Fritillaire pintade
Et la voilà un peu plus belle, un peu plus fragile, et chaque année un peu plus rare, elle résiste fièrement aux hommes et à la pollution. Chaque année j'ai un petit pincement au cœur, quand fleurissent les premières fritillaires qui annoncent fièrement la fin de l'hiver, en hochant leur quadrillage de pintade dans la lumière du petit bois.Je sais qu'elles sont là, cachées dans l'ombre des chênes, discrètes.
Sur le sentier qui longe le petit bois passent les joggeurs, les promeneurs de chien, ou les vététistes, qui ne se doutent même pas du trésor qui se cache là. A la fin du jour je les rejoins et elles me parlent d'un monde ou les fleurs jonchent les champs, ou elles n'ont plus à se cacher pour survivre, où les humains respectent la nature et les animaux ne sont plus chassés. Nous rêvons ensembles jusqu'à la nuit et je les laisse dormir. Parfois un chien s'approche, qu'il faut surveiller au cas où il me confondrait avec un réverbère ; un vieux chien à la vue basse sait-on jamais, ça ferait rire les pintades...